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[lecture] Tokyo Electrique


bunee

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Tokyo électrique - Nouvelles traduites du japonais par Corinne Quentin

Ville tentaculaire et trépidante, tantôt sombre sous la lumière, Tantôt secrète sous l'oeil du voyageur ... Tokyo respire le charme de ces villes asiatiques où le temporel et le fuyant balaient le monumental et l'immobile.

Publié en France et au japon, ce recueil est composé des récits (une cinquantaine de pages environ par nouvelle) d'auteurs populaires là bas, mais peu connus ici. La traduction pêche à mon goût par un style trop scolaire et insuffisamment nuancé, mais ceci reste un bon moment de lecture.

Muramatsu Tomomi - Yumeko

Une femme mystérieuse fréquente de façon habituelle Le Fukagawa, bar dont les différents clients sont tous plus ou moins amoureux d'elle. Comme la flamme d'une allumette, intense et éphémère, elle disparaît du jour au lendemain. Apparaissent alors des rumeurs quant au passé trouble de Yumeko - l'enfant du rêve. L'histoire est racontée de façon assez drôle, chaque personnage ayant parfois l'air de caricature ou de comédien dans une vaste pièce.

Morita Ryûyi - les fruits de shinjuku

Deux jeunes étudiants lycéens desoeuvrés et fauchés tuent le temps comme ils peuvent dans une chambre miteuse. La voisine d'en face, (très) jeune prostituée étrangère à la beauté fragile et à la larme facile, attire le regard de l'un d'entre eux qui se met à la photographier de façon quasi obsessionnelle. Ils font un jour connaissance et passent une après midi ensemble. Mais le "protecteur" de la jeune fille ne tarde pas à vouloir récupérer l'argent correspondant au prix de ce temps passé en cette compagnie. La nouvelle est rythmée, touchante, parfois pleine de malentendus et de peurs indicibles.

Hayashi Mariko - Amants pour un an

Une jeune fille de province installée à Tokyo pour ses études ne parvient pas à surmonter le complexe de la jeune provinciale exilée. Elle rencontre un pur "Tokyoïte", brillant cadre commercial, mais dont la petite amie est partie un an à l'étranger. Elle accepte alors une relation à durée déterminée d'une année, quitte à s'éclipser après. Ce récit est plein de rêves décus et d'amertume, mais sans tomber dans le pathos: une certaine distance avec les personnages est maintenue, ce qui permet de souligner leur ridicule à plusieurs occasions.

Hiina Makoto - La tente jaune sur le toit

C'est mon histoire préférée. Un jeune employé de bureau sans envergure rentre un jour du bureau et voit son appartement minable dévasté par les effets secondaires d'un incendie (id est, l'inondation liée à l'intervention des pompiers). Il se retrouve à errer dans tokyo avec les bagages qu'il lui reste, son ami n'ayant pu l'haberger et s'étant contenté de lui préter son matériel de camping.

Mais où diable trouver un camping à Tokyo? En désespoir de cause le jeune homme s'installe sur la terrasse de l'immeuble abritant ... l'entreprise qui l'emploie. Cette situation provisoire va se pérenniser et on découvre ici comment un citadin reconquiert peu à peu son existence non plus dans, mais au dessus de la multitude urbaine.

Pas mal de rebondissements, belle narration, instants loufoques et fin désopilante d'une neige en plein ciel bleu. Vraiment à lire.

Fujino Chiya - Une ménagère au poste de police

Une jeune maman un peu cruche et malade de peur dans les transports (c'est plutôt gênant à Tokyo) se voit un jour poser cette colle par sa fille: "C'est vrai qu'il n'y a pas de femme agent dans les poste de police de quartier?"

Cette question se met à germer dans la tête de la mère et à l'obséder à tel point qu'elle se met à épier tous les postes de police de son quartier. Elle devient alors le centre de l'existence des personnages et de leurs relations.

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