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CINEMA : L'Ennemi Intime de Florent Emilio Siri


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Synopsis Allociné :

"Algérie, 1959.

Les opérations militaires s'intensifient. Dans les hautes montagnes Kabyles, Terrien, un lieutenant idéaliste, prend le commandement d'une section de l'armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac, un militaire désabusé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l'épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont découvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi qu'eux-mêmes."

Ma critique, un peu rédigée à l'arrache, dsl (même si je me repompe de RNZ)

La guerre d'Algérie est à la "mode" depuis l'année dernière. Après Indigène et Mon Colonel, voici l'Ennemi Intime, de Florent Emilio Siri. Le premier a cartonné (plus de 3 millions d'entrée), il a ouvert le feu, nanti d'une belle distribution et ultra-médiatisé car sa sortie colla avec l'actualité politique qui n'est sans doute pas étrangère à son succès. Nécessaire pour son propos et bien interprété, Indigène n'en reste pas moins un film relativement insipide dans la mise en scène, d'un académisme presque risible, et dans sa narration qui pompe tous les ressorts narratifs du Saving Private Ryan de Spielberg. Bouchareb touche au coeur le public français car son filme raconte notre Histoire et assène quelques vérités nécessaires. En lui accordant l'indulgence de la bonne volonté, Indigènes n'en reste pas moins un film sans grande ambition, un film "français" typique d'un cinéma de genre (ici drame guerrier) qui peine à sortir la tête de l'eau même si la situation s'est grandement améliorée depuis le début du siècle (tant dans le thriller/polar que le slasher). Mon Colonel est passé complètement inaperçu car étouffé par la deuxième vague DVD d'Indigènes, ce dont souffre aussi malheureusement le film de Siri qui a engrangé moins de 200 000 entrées en 1 semaine d'exploitation.

Le réalisateur choisit le point de vue de l'armée française et guide moins le spectateur sur la réflexion. Il livre un vrai film de guerre avec une ambition de film de guerre. Technique très travaillée (avec ses potes des débuts à la photo et la BO), mise en scène dynamique, explosive, assourdissante, prenante et parfois un peu tape à l'oeil. Le côté dramatique est présent et si les vérités sont délivrées de façon parfois un peu maladroite, elles sont bien là et interrogent. Au spectateur de tirer les conclusions qu'il veut. L'Ennemi Intime se place dans la lignée des grands films de guerre américains et, s'il n'en atteint pas la force dramatique notamment par des scènes finales mal amenées, il n'a absolument pas à rougir de la comparaison. L'interprétation est de tout premier ordre Magimel et Dupontel, physiques, menant la danse appuyés par un Recoing dur à souhait.

Souffrant de n'être pas le premier "vrai" film sur la Guerre d'Algérie, L'Ennemi Intime et un vrai film de guerre, avec de la poudre, de la poussière et du sang à l'image et dans le propos. Siri réalise une oeuvre forte qui le hisse sans conteste (si besoin en était) dans les places de tête d'une génération de cinéaste qui ne cherche pas à faire du bruit, mais qui veut proposer des oeuvres efficaces et qui redonne au cinéma français un aplomb qu'il avait perdu depuis une quinzaine d'année.

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