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[Cinéma] Rogue One


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Rogue One est le premier opus des films standalone de la saga Star Wars pilotée par Disney, sa trame narrative s’insère entre les épisodes 3 et 4. Le scénario se focalise sur les circonstances qui ont mené l’Alliance à s’emparer des plans de la première Etoile Noire à la fin de l’épisode 4.

Se voulant résolument différent des principaux films de la franchise, Rogue One adopte un ton supposé plus sombre et prétend développer des thématiques et une atmosphère différente.  Nous quittons donc le genre du space opera afin d’embrasser un hybride entre le film de guerre et le film de casse, même si curieusement peu des codes inhérents à ces genres se retrouve effectivement dans la trame. Exit donc l’introduction défilant au son du très familier thème de Star Wars, le très romantique John Williams a d’ailleurs cédé la baguette à Michael Giacchino. A cet effet, les inclusions de matériel mélodique issu de la saga se feront très rares quand elles ne sont pas dépouillées à l’extrême. Autant le dire d’emblée, Giacchino ne retiendra de son prédécesseur qu’une version exacerbée de ses pires travers. Pompier, sans saveur ni inspiration, l’accompagnement musical sait, au mieux, être poignant en quelques rares occasions mais échoue à marquer le spectateur. La faute à un cruel manque de fluidité mélodique et à une incapacité à construire le moindre développement thématique. On notera même un mimétisme agaçant dans les quelques mélodies émaillant cette partition, tentant de ressembler à du Williams sans trop s’en approcher. C’est particulièrement dommage car le ton du film appelait à la grandiloquence et au caractère martial dont Williams a le secret.  Deux écoutes attentives avant la projection n’ont pas suffi à me laisser le moindre souvenir des mélodies.

Le scénario du film avait la lourde tâche de développer ce qui tenait en deux phrases dans Un Nouvel Espoir, et au risque de s’étirer en longueur se borne strictement au vol des plans. Toute intrigue secondaire est développée au minimum syndical,  ce qui se ressent directement dans le développement très lapidaire des personnages.  En conséquence, peu seront réellement attachants ou ne verront leurs enjeux exposés de sorte que l’on ait l’impression que leurs actions soient logiques autrement que parce que le scénario a besoin de les amener d’un point à un autre.  Pire encore, l’intrigue s’embourbe dans ses incohérences et se perd à artificiellement se complexifier. On sent clairement des artifices scénaristiques pour cocher telle ou telle case en dépit de la logique ou de la cohérence globale. Il faut néanmoins porter au crédit de Rogue One de nuancer un peu les forces en présence, montrant des Rebelles à l’éthique discutable et des Impériaux qui ont conscience de l’amoralité de leur allégeance. On se souviendra de quelques scènes allant dans ce sens dans le Retour du Jedi, dont la plupart seront restées sur la table de montage. Quant au respect de l’univers en lui-même, on notera quelques grosses maladresses au mieux sans grandes conséquences, au pire castratrices pour l’intrigue future. Un seul exemple : le climax du film présente une bataille sur une planète impériale ou apparaissent les AT-AT de L’Empire Contre-Attaque. Si l’on met de côté leur présence qui ne se justifie que par un fan-service grossier, on notera que les vaisseaux de l’Alliance peuvent détruire leur blindage de quelques coups de blaster. Quid des événements de la bataille de Hot ? L’une des scènes emblématiques de la saga se trouve ainsi irrémédiablement sabordée. Toujours dans le registre du fan-service grossier on notera l’intervention ridicule de Vader lors des dernières scènes.

Outre quelques maladresses de réalisation, il faut accorder à Edwards le fait de savoir diriger des batailles surchargées avec lisibilité. Hélas c’est au détriment de pouvoir y insuffler des enjeux réellement impliquants pour le spectateur. La surenchère fait perdre le sentiment de déséquilibre des forces en présence, dont le seul souci et de vendre du divertissement aussi rapidement consommé qu’oublié. Cette même surenchère conduit à accentuer exagérément le pouvoir destructeur de l’Etoile Noire, qui est paradoxalement moins puissante mais plus menaçante que dans les opus précédent. Menace qui sera partiellement sabordée par la maladresse de la scène d’évasion de Jedha. C'est pourtant une amélioration comparé au Réveil de la Force où elle détruit quatre planètes dans l'indifférence totale, il est visible que des efforts de mise en scène ont été fait en ce sens.

En définitive Rogue One est un divertissement fast-food, avec de très belles images vides de tout enjeu, qui alourdit le décompte des opus oubliables d’une saga où les jalons sont désormais l'exception. Il aura fallu plus de deux heures pour à peine mieux développer une intrigue longue de deux phrases, en laissant de côté des sujets intéressants dont il ne fait aucun doute qu’ils feront l’objet d’autres spin-off : Quid de la formation de l’Alliance Rebelle ? Le succès au box-office et les éloges critiques de cette formule, qui demeurent pour moi un mystère, ne sont pas prêts de montrer à Disney que l'on attend autre chose de la franchise. Star Wars a marqué les esprits pour son histoire, ses personnages et sa musique, et moins pour ses effets spéciaux qui étaient au service d'un dessein plus large que le seul divertissement.

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Autant j'avais été trés enthousiaste pour l'épisode VII. Et au final aprés un revisionnage en vidéo je le trouve ennuyeux. Autant ce rogue one ne m'a pas fait envie dés le début. Ca sentait le fan-service putassier à des kilometres et je dois dire que même aujourd'hui je n'ai toujours pas vu un seul extrait du film. Même pas une bande-annonce.

Le sujet de départ n'était pas trés interressant. Présenté comme un Starwars 3,5 ça ressemble surtout à un prologue de l'épisode IV. Et franchement je m'en fous de savoir comment les rebelles ont obtenu les plans de l'étoile noire. Il y a des tas d'autres sujets bien meilleurs pour faire un spin-off. La jeunesse de Han Solo peut en être un. Un film sur Boba Fett aussi ou même Darth Maul. Enfin, là on est parti pour bouffer un film SW par an et la quantité à l'air de prendre le dessus sur la qualité.

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  • 2 semaines après...

Moi j'ai bien aimé aussi, alors que j'ai failli m'endormir ou pleurer devant la nullité de l'épisode VII.

Star Wars, ça a toujours été, et sera toujours, de la série B.
De l'excellente série B, mais de la série B.

Et Rogue One est un "bon" Star Wars, là ou SW VII et juste un "bon" film de SF.

Bémol à propos de Rogue One : l'héroïne m'est sortie par les trous de nez dès la début, et il n'y a rien eu à faire pour que je la trouve sympathique ou intéressante.
Je ne sais pas si c'est l'actrice ou le personnage, mais je n'ai vraiment pas accroché. Celle de SW VII a une tête à claque mais au moins j'attends de voir comment ils vont expliquer le réveil de la Force sur elle et le stormtrooper.

D'un autre côté, quand on connait le début de SW VI, on sait très bien ce qui va arriver à la fin de ce Rogue One, donc ça ne servait à rien de faire des personnages attachants...

Enfin, si on doit parler de fan service putassier, pardon, mais Han Solo qui porte les mêmes vêtements dans SW VII, 40 ans après, faut appeler ça comment !?
Rogue One se passe de quelques jours à quelques heures avant SW IV, alors encore heureux qu'on reconnaisse des trucs.

Que Disney sorte des Rogues One à l'avenir et laisse tomber les SW VIII ou IX, ça sera mieux pour tout le monde.

 

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Ce que je reproche au fan service de cet épisode, outre le fait d'être trop présent, c'est bien de contredire ce qui est établi dans l'univers existant. Il n'y a aucun sens à voir les AT-AT sur la planète d'archives, car ils sont des armes de siège servant à établir la suprématie de l'Empire. Il devient illogique que les vaisseaux de l'Alliance puisse les détruire de quelques coups de blasters alors qu'il est dit que ce n'est pas possible dans l'épisode V.

Quant à la scène de Vader, qu'est-ce qui justifie qu'il ne puisse pas récupérer les plans, outre le fait que la trame l'impose ? Le personnage n'a en effet aucun mal à venir à bout des rebelles. Il ne faut pas être dupe, l'objectif était juste de fournir une scène de "badasserie" le mettant en scène parce qu'il est Vader. Il me semble qu'il aurait été plus logique de le faire intervenir lors de la bataille sur la plage, ou de le faire combattre un des héros comme Saw Gerrera. A ce sujet, Gerrera fait partie de ces personnages à peine esquissés dont le développement aurait été bénéfique, il aurait pu incarner la manière dont les idéaux, à priori nobles, de la Rébellion peuvent être corrompus. Cela aurait eu le mérite de contribuer à rendre l'univers moins manichéen. Car oui je reste convaincu qu'il est nécessaire que les personnages principaux soient développés avec des motivations auxquelles le public peut adhérer, de sorte d'être émotionnellement impliqué dans leur cheminement. Aucun des personnages de Rogue One n'a d'arc narratif développé, au mieux nous sont montrés leur point de départ et d'arrivée mais le cheminement est éludé. C'est pour cela que le personnage de Jyn ne fonctionne pas: elle est l'archétype du personnage sceptique voir indifférente aux idéaux de l'Alliance que son cheminement mène à y adhérer. Le point culminant de cet arc aurait dû être son discours de motivation aux Rebelles qu'elle embarque dans la mission suicide. On ne voit pas cette transition se faire. On peut arguer que son adhésion aux idéaux de l'Alliance vient de la mort de son père, pourtant sa relation avec lui est inexistante, le film suggère même qu'elle avait plus de liens avec Saw Gerrera.

Autre entorse à l'univers, l'épisode II établit que les plans de l'Etoile Noire ont été réalisés par les Geonisiens, et non par Galen Erso. Certes, Rogue One dit seulement qu'il est intervenu sur la conception des plans et qu'il est à l'origine de la faille de son réacteur, mais il me semble que cette sous-intrigue aurait dû être mieux introduite voir délaissée. Cela participe à ce que j'ai classé dans une complexification inutile et artificielle de l'intrigue. 

Han Solo ne porte pas les mêmes vêtements depuis 40 ans dans l'épisode VII, mais je vois ce que tu veux dire. Le fait est que l'arc narratif de son personnage se termine dans l'épisode V, à partir de là sa présence est redondante. Une approche purement fonctionnelle aurait été qu'il ne survive pas au processus de congélation carbonite, cela aurait permis de donner un ton plus adulte à l'épisode VI.

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Je ne vais pas vous faire d'affront en disant que Solo devait à la base mourir dans l'épisode VI. Tout le monde le sait. Pour le coup des fringues je ne trouve pas de fan service putassier à ce niveau mais ça montre surtout que le personnage n'a pas su évoluer ni changer. C'est plutôt sa présence entière dans le film qui pue le fan service. M'est avis que l'acteur a dû demander la même chose que Sir Alec Guiness en son temps pour en finir une bonne fois pour toute.

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