Aller au contenu

[Cinéma] Le bruit des glaçons


Messages recommandés

J'en sors, je me suis laissé influencer par des amis qui en avaient lu d'excellentes critiques sur le net.

Il est toujours difficile d'évaluer un film qui sort du cahier des charges standard de ce que j'appellerai le cinéma commercial.

Ici on parle d'une sorte de satyre/comédie qui part délibérément d'un prédicat absurde: des personnes voient leurs cancers et si une personne les aime, elle le voit également. Je n'en dirai pas beaucoup plus car on peut avoir un regard très analytique sur ce film. Je regrette sa fin extrêmement maladroite qui donne l'impression qu'après un enchainement de syllogismes plus ou moins crédibles qui ont formé un échafaudage bancale, l'auteur ne savait tout simplement pas comment conclure. Fin complètement convenue. Ce qui m'a d'ailleurs rappelé 99 Francs, également avec Jean Dujardin.

Je ne recommanderai pas ce film car il y a beaucoup de maladresses, de choses qui font largement grincer des dents. Le gros problème tient entre autre dans l'équilibre du ton, tantôt on est dans le comique burlesque, tantôt dans une sorte d'humour très noir qui fait rire de situations normalement pathétiques. Ce qui produit des dialogues atteignant des sommets d'improbabilité, et finalement on finit par rire de tout parce que certaines situations sensées émouvoir en deviennent seulement ridicule.

Maladresse en partie provoquée par une bande son inadéquate, composée d'un mélange très hétéroclite. Je pense par exemple à la séquence d'introduction dans laquelle Charles rencontre pour la première fois son cancer, la musique choisie dit au spectateur "Tu dois être terrifié", on entend donc une série d'accords dissonants d'abord par un banc de cuivre avec sourdine pour certains, puis l'orchestre à cordes dans lequel vient se nicher un piano. Une avalanche de procédés orchestraux qu'on entendrait dans un film d'horreur, mais très largement sous-exploités parce qu'à l'image il n'y a rien de terrifiant. Au contraire le dialogue entre Charles et son cancer, l'introduction de Charles sont burlesques. Au passage dans cette scène on sent que la musique a été piquée d'ailleurs. Il y a également des pistes que le scénario sème sans finalement les exploiter, ce qui donne au final l'impression que ce film ne sait tout simplement pas où il va.

Il y a probablement d'autres choses à remarquer, signaler, mais je vais laisser un peu la parole à ceux d'entre nous qui l'ont vu.

Lien à poster

Le thème m'avait attiré, et justement à cause de "ce prédicat absurde" ("Bonjour, je suis votre cancer"... :o:D:x:) ) qui présage à d'improbables mais intéressantes mises en situation (si je pouvais tenir ma maladie du bout des mains, comment m'y prendrais-je pour déverser toute la rancœur/mauvaise humeur / autre que je ressens envers elle ? ) , mais j'avoue avoir été assez déçu de Jean Dujardin en tant (hum...) qu'acteur dans les différents "trucs" auxquels il a participé (du fait, il n'était même pas envisageable que j'aille voir Lucky Luke au ciné; pourquoi pas en Divx histoire de voir à quel point j'ai eu raison de ne pas aller dépenser mes sous pour "ça" ...).

Quoique je doive avouer également un très gros à priori quant aux films français en général (pourtant, il est vrai qu'il y en a de nombreux excellents... la fautes au très mauvaises productions TV ? :D pas impossible... ).

J'ai tendance à "éloigner" / me faire zapper (à mon très grand tort) les films "d'auteur" (bon, j'étais quand même aller voir "tais-toi", "ne le dis à personne", ou "le prophète" par ex... et évidemment je n'ai pas regretté) que du coup j'essaie de voir par la suite en DiVDx, j'ai un gros penchant pour tout ce qui est Fantasy, SF, animation, action, blockbusters... :° )

Bref, au ciné, j'essaie - ce qui peut sonner un peu incompatible avec certains de mes exmples ... :p - d'aller en prendre plein les yeux.

Lien à poster

Je donne un exemple de trucs que le scénario sème mais n'utilise pas. La domestique de Charles voit son cancer, elle est amoureuse de lui. Charles dit l'aimer mais il ne voit pas le sien, donc on peut supposer qu'il ne l'aime pas (vraiment). D'autres personnes semblent le voir, mais je vais pas spoiler. Mais au final le film ne se sert même pas de cette info. On a pas vraiment de cohérence dans le scénario par moment ça part véritablement dans tous les sens: Charles atteint d'une tumeur au cerveau demande au chirurgien après l'IRM de le lui enlever, il est saisi d'une migraine violente. Réponse du chirurgien? Un coup de tête, mettez le sous analgésiques. Soit dit en passant même si on peut chercher à y voir une critique visant le corps médical sur sa façon d'accompagner les malades, ça n'a pas vraiment de fondement et ça ne sert pas à l'intrigue, ça disparait aussi vite que c'est apparu. C'est insultant et gratuit, du moins à mes yeux.

On a des dialogues complètements loufoques comme le cancer de la domestique qui lorsqu'elle se présente à elle lui demande si elle peut lui palper les seins. Pourquoi pas qu'elle lui répond. Certes on est dans une logique absurde, mais c'est difficile à avaler. Le réalisateur ne se prive pas pour nous caser quelques scènes de cul certes relativement soft, dont une totalement WTF. Pour tout dire je me croyais par moment devant OSS117 2, ou devant du mauvais vaudeville. Donc non je ne le recommande pas. Si vous avez l'occasion pourquoi pas, mais ne courrez pas après.

Pour essayer de résumer j'ai surtout l'impression d'avoir vu quelques choses qui tenait sur une demi feuille A4 étiré artificiellement pour tenir sur une centaine de pages, car non il ne suffit pas de suggérer des choses sans les exploiter, sans les construire pour prétendre faire du cinéma d'auteur.

Lien à poster
×
×
  • Créer...