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Les merveilles du classique par Karajan, collection Le Figaro


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Bonjour à tous,

Le Figaro lance régulièrement des collections, un peu à la façon des éditions atlas & cie. On avait eu droit aux essentiels d'universalis, au littré. Cette année ils ont récidivé avec une collection qui s'intitule: Les merveilles du classique par Karajan, annoncée comme une édition nouvelle et entièrement remasterisée. Pour l'instant un seul numéro n'est sorti sur les 20 annoncés. Il s'agit des 5, 6 et 9ème symphonies de Beethoven.

Impossible de se prononcer pour les autres bien sûr, mais pour ce qui est du premier numéro, l'appellation édition nouvelle m'apparaît un peu mensongère. Je vous confirmerais ça dès que je les aurais récupéré mais je suis presque convaincu à 100% de reconnaitre une recompilation d'enregistrements de chez EMI. A noter que l'année ne figure pas sur la boite, ni même les informations de copyright que je n'ai pas trouvé dans le livret.

Ce qui est assez frustrant, même si il ne m'en aura couté un peu moins de 3€. Cela dit, il faut reconnaitre que ces enregistrements sont de qualité et ce en dépit de leur âge (années 50-60). À recommander donc pour les amateurs et ce qui ne les possèdent pas déjà, Beethoven est un des compositeurs de prédilection de Karajan. Le livret m'a laissé un avis mitigé en revanche.

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Une décennie plus tard et au détour d'une recherche, me voici à relire mes propres lignes alors que je cherchais certains numéros de la collection. Voici donc un complément par rapport à ce que j’écrivais plutôt.

La collection compte aujourd’hui 40 volumes et pioche allègrement dans le répertoire symphonique, concertant et lyrique. Optant tantôt pour des gravures bien connues (majoritairement dans les captations studio EMI, puis chez Deutsche Gramophone peut-être ?) ou plus confidentielles (captations de festivals, concerts). Les choix dans les multiples gravures disponibles semblent privilégier la mise en valeur de captations les moins célèbres. Par exemple, le volume dédié à Carmen opte pour une captation d’un concert viennois de 1954 avec Simionato dans le rôle-titre, là où la captation studio avec Price est plus connue, en plus d’offrir des moyens techniques et une distribution supérieurs. Dans l’ensemble ce choix éditorial s’avère toutefois intéressant puisqu’il met en lumière des interprétations d’un intérêt certain ou rappelle que Karajan a eu des collaborations plus ou moins inattendues (concert de mai 1957 avec Gould sur le 3ème concerto de Beethoven). Il est difficile de dire si les choix éditoriaux visaient à valoriser les œuvres ou l’artiste, en raison des choix des gravures ou des notes de Alain Duault qui se concentrent davantage sur Karajan que sur les œuvres. La cohérence éditoriale n'est pas toujours évidente. Par exemple pourquoi rééditer la Symphonie Fantastique captée en 1954, la plus « idiomatique » des gravures de Karajan et non l’une des versions berlinoises de 1964 ou 1976 où le style du chef est proéminent ? Même question pour le choix de Madama Butterfly, captée en 1955 avec Callas, alors que la captation avec Freni en 1974 lui est préférable pour le seul rôle-titre.
Force est de constater également que Karajan n’est pas le meilleur interprète des œuvres retenues, même s’il n’en demeure pas un choix pertinent du fait de ses choix artistiques forts et parfois contestés.

Fallait-il se focaliser sur l’artiste et éditer ses gravures les plus emblématiques, quitte à se répéter face aux autres éditeurs, où à l’inverse se focaliser sur les œuvres et étendre le choix des interprètes ? À mon sens, le point faible de cette collection réside bien dans les livrets qui auraient bénéficié d’un volume plus important en contextualisant mieux chacune des œuvres.

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