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CINEMA : The Wrestler de Darren Aronofsky


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Darren Aronofsky est un grand réalisateur. Après le curieux Pi, il réalise sans du doute son chef d'oeuvre Requiem for a Dream dont la force du propos est égalée par une forme extraordinaire. En 2006 est distribué The Fountain, échec commercial retentissant. Les critiques sont également partagées. Visuellement éblouissant, The Fountain est une boulversante histoire d'amour, fonctionnant par itération et impliquant de facto le spectateur pour distribuer son message.

Sans nul doute l'un des plus beaux et intéressant film "romantique" jamais réalisé, The Fountain consacre Aronofsky comme un réalisateur indépendant incontournable et créateur de buzz dans le réseau cinéfile indie. The Wrestler était donc fortement attendu par toute une communauté de fans, qui au passage, est également fan de Clint Mansell, compositeur des BO de Requiem... et the Fountain.

The Wrestler raconte les doutes et la fin de vie en quelque sorte d'un catcheur professionnel qui a connu son heure de gloire 20 ans plus tôt. C'est également un film annoncé comme la résurection de Mickey Rourke (à croire que personne n'a vu Sin City ou Domino).

Effectivement, Rourke en impose par son physique marqué (il a été boxeur professionnel), sa voix rêche et un charisme assez mangnétique. Malheureusement, Aronofsky fait des choix techniques qui ne servent pas l'histoire. Lui le maître du cadrage photographique dans Requiem, le roi du plan sequence lent mais impressionnant, se sert ici d'une caméra à l'épaule des plus déplaisantes appuyée par une photo complètement ratée. Le rythme plutôt rapide contre carre complètement l'histoire qui est de ce fait expédiée et dont le découpage est tout autant incompréhensible.

The Wrestler est donc un film très -trop- bancal pour faire adhérer le spectateur et seule la belle performance d'acteur de Rourke le sauve d'un naufrage total. Un film dispendieux et dispensable, qui est la première anicroche de Aronofsky réalisateur. Espérons que The Wrestler sera l'exception qui confirme la règle.

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J'ai adoré The Fountain mais ne connais pas Requiem for a Dream (et le sujet ne me donne pas envie de connaître même si la musique est, comme pour The Fountain, très bonne).

Et effectivement, dans sin City, Rourke était très "bon". Je ne l'avais d'ailleurs absolument pas reconnu. :woohoo:

Concernant ce nouveau film, déjà que la vie d'un boxeur n'a pas franchement de quoi attiser mon intérêt, j'ai laissé totalement tomber l'idée de voir le film quand j'ai lu "caméra à l'épaule" dans ta description. :(

Merci de me faire économiser 8 à 10 euros, Armand LeHess.

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C'est bien pour ça que je dis que tu mens, et pour ça aussi que c'est ennuyeux de pas se faire son avis comme un grand, n'est ce pas Wault.

ET pour le cirque de caméra à l'épaule , WTF. je l'ai vu et n'ai même pas remarqué, pour dire comme on est à des kilomètres de Cloverfield.

Wault: ton commentaire sur le choix scénaristique, c'est vraiment n'importe quoi. En quoi un boxeur ressemble à un catcheur, et surtout en quoi parce qu'on a déjà fait dans la boxe, le film sur le catch doit suivre la même trame. En plus en suivant cet argument, je pourrais pousser à me dire "Les commentaires de wault, ça a pas de quoi attiser mon intérêt , je le lis plus".

Un peu de sérieux, et d'esprit critique , diable.

Et si tu veux pas dépenser 10 euros, essaie de trouver un cinéma un peu plus neutre sans pop corn ou la place est pas chère, avec moins de pub. L'écran sera moins grand et y aura pas le THX, mais le film sera tout aussi bon, pour 5 euros bien souvent.

Façon si y a un film intimiste à voir en ce moment, c'est Morse :(

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Carrément.

Le titre français est lamentable, mais le film (grand prix de Gérardmer) est magnifique. L'image est belle et rend évidemment hommage à l'environnement visuel scandinave (Alfredson est suédois). Ce mec à un sens du cadrage démoniaque et la plupart des plans sont parfaits dans la composition. Le film touche à beaucoup de sujets, toujours avec justesse et ne sombre jamais dans le mélo (même s'il est très touchant) ou dans le film d'horreur (même si il y a du sang).

J'ai pensé à Hitchcock pour la mise en scène (et Psycho en particulier). La musique est apposée par petites touches. Morse (Lät den rätte in) est une oeuvre majeure, qui rejoints Le Layrinthe de Pan et Deux Soeurs dans mon Panthéon perso. des films fantastiques (et dramatiques).

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atlas_d_arkar > il fallait lire "catcheur" et pas "boxeur" dans mon commentaire ; mea culpa.

Je n'ai pas plus d'attirance ou de rejet pour le catch que pour la boxe (et inversement :( ).

La caméra à l'épaule, on y est plus ou moins sensible ; en ce qui me concerne c'est niet immédiatement (Bourne 2 et 3 et le dernier Bond m'ont vacciné pour de bon :pinch:).

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La caméra à l'epaule, c est un type de rendu, pas un résultat. On peut faire des cameras a l'épaule ou on ne saute pas dans tout les sens et ou on zoome pas comme un malade. La c'est un film lent, avec un suivi du caméraman clair et posé , je vois pas du tout le problème. Ca fait guère de différence avec un support.

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Sans réfléchir, j'aurais tendance à dire que je n'aime pas la caméra à l'épaule. Dans Cloverfield ça m'avait gavé. Il faudrait que je revoie quelques scènes du Soldat Ryan pour voir s'il y en avait : si c'est le cas, je dirais que cela servait bien le sujet. Ca date un peu, et je ne me souviens pas bien du film, sauf que j'ai trouvé l'immersion très réussie (je ne parle pas du reste du film, histoire d'être clair).

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Dans le genre shaky caméra à l'épaule, pour moi, ça marche très bien dans le Soldat Ryan et Starship Troopers, ça fait chier dans Blair Witch et Bourne 2 (mais à cause du montage épileptique aussi), bien dans Cloverfield malgré des impossibilités physique et grâce à des détails très bien vus... Dans TW, ça shake moins, mais c'est pas une caméra à l'épaule stable. Perso, je trouve que ça pourrit l'ambiance et que c'est en antagonisme complet avec le propos. Genre y a pas ces effets de caméra dans la baston. Certains y voient un bon effet de style ou la marque d'un grand réal. alors que de mon point de vue c'est une faute de goût qui, ajoutée à une narration peu fluide et des stéréotypes qui deviennent lassant, m'a complètement sorti de l'histoire. Ou plutôt à concourru au fait que l'histoire ne me touche pas autant qu'elle aurait dû.

Il est clair que The Wrestler ne peut pas laisser le spectateur indéfférent et c'est peut-être ça sa plus grande qualité. Mais je ne peux pas le conseiller. Allez voir Morse, ça fait vivre le cinéma scandinave, ça n'a rien à voir avec The Wrestler, mais c'est mille lieues au-dessus. Une bonne branlée cinématographique.

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Bon je suis au moins d'accord avec la dernière phrase.

Armand: On en parlait avec ghostline hier, de mon point de vue tu t'attardes un peu trop sur le status de l'image dans le film, C'est difficile de suivre ta critique dans le sens ou l'on ne sait pas trop ce que vaut le film dans sa globalité. Tu as toujours une approche un peu trop pointue, un point de vue plus particulier que le spectateur lambda qui s'attarde plus sur la composition du film de manière scénaristique ou de la performance de jeu, plus que de l'image (surtout son coté cadrage en plus ...) ou de la qualité de narration. C'est pas un mal hein, c'est juste un peu trop spécialisé pour se faire une idée réelle de la critique.

Parle moi un peu du scénario. (ou de celui de morse au choix :( un peu plus loin dans la zone ça va sans dire) ou de la construction des personnages, surtout dans des films plus intimistes.

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  • 1 mois après...

Ha j'avions point vu cette remarque :(

C'est vrai que j'ai tendance à passer par des raccourcis ^^

En ce qui concerne The Wrestler, on ne peut rien reprocher à Mickey Rourke. En tant qu'ancien boxer pro de haut niveau, il enfile assez facilement son rôle de catcheur d'une autre époque, qui tout sacrifié à son art et les travers de la célébrité. Un rôle vraiment sur mesure. Les autres prestations sont excellentes également, mais mon reproche principal va à la narration. Les relations entre les personnages sont plutôt simple : The Ram ne peut plus combattre et il cherche à se raccrocher à ce qu'il peut pour ne pas finir sa vie seul. Ca en fait d'emblée un personnage détestable car lâche et dont les actions sont purement guidées par l'égoïsme. C'est ce même sentiment qui habite le personnage campé par Marisa Tomeï. Ces relations sont amenées sans vraiment de finesse et le choix du traitement de la relation père-fille notamment est racontée par saccades (du moins ai-je eu l'impression) qui la rend aussi peu convaincante que compréhensible. Les approches relationnelles et les considérations plus philosophiques sont tellement nombreuses que le moindre écart dans la manière de les raconter est fatal.

Point de suggestion de la part d'Arnofsky, alors qu'il suggérait beaucoup le malaise par l'image dans Requiem ou The Fountain.

Avec un peu de recul, je pense que je n'aime pas le film parce que le héros en est vraiment anthipathique et excécrable et que, par conséquent, je n'accepte pas que le réal essaie d'en faire un personnage attachant ou tout du moins de nous faire comprendre son point de vue. En sus de ces considérations esthétiques et de mise en scène qui font tellement partie du matériau de base des autres films du réalisateurs que leur absence en est également préjudiciable à mes yeux. Ce qui fait la force d'Aronofsky c'est que l'on n'a jamais vu ce qu'il nous montre.

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Hum.

C'est épineux.

Je n'ai pas ressenti tout à fait ça, même si je m'approche un peu de ton point de vue. J'ai l'impression qu'il y a eu une approche psychologique complexe par la simplicité du scénario. Il faut reconnaître que la construction du personnage est assez "basique" dans le monde d'aujourd'hui. Une égo démesuré, renforcé dans le cas du film par une reconnaissance et une gloire passée, qui tourne en solitude, à force de rejet des proches. C'est pas TREEES original.

Ce qui m'a semblé plus original, c'est la mise en abîme de l'ego dans le film. Y a plusieurs phases. En démarrant de la jeunesse perdue qui ne permet plus de faire valoir son moi par la force.

De plus en ayant clairement délaissé ses proches en marge de sa vie professionnelle et personnelle, il fait clairement preuve de manque de responsabilité depuis trop longtemps.

Du coup, évidemment on a le droit au raccrochage de base "la pyramide des besoins" qui dit que c'est quand on a 'la merde au cul qu'on cherche le papier', en présence de la danseuse et de la gamine, qui forcement ne veut pas de son père, trop jeune pour ca, mais elle, c'est presque secondaire, en tout cas on sent bien le faire valoir scénaristique. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille sur l'approche réelle du film, c'est le passage 'rocky inversé', à l'arrière de la grande surface. C'est là ou on est plus dans un film ou le héros gagne. C'est assez marrant d'ailleurs de choisir un endroit ou on entrepose à manger pour ce genre de révélation.

Et je dirai qu'à ce moment là c'est intéressant. C'est intéressant car voilà un vieux qui a du attendre d'être vieux pour se rendre compte qu'il allait crever un jour. C'est ennuyeux car ça fait toujours un peu plus mal en fonction du temps qui reste. C'est là que je suis pas d'accord avec ton ressenti car le réal nous fait pas aimer un personnage en le rendant attachant, il nous fait aimer un personnage en le rendant réaliste. La ou la psychologie du héros est intéressante, c est que son égo s'aplatit très vite du coup, au point qu'il fasse le choix d'arrêter de catcher (grosse connerie) pour reprendre très vite. (haaaaa :( ) ce qui le place en phase d'acceptation de soi. Et là c'est intéressant , car c'est trop tard, mais pas parce qu'il est trop vieux pour s'en rendre compte, mais parce que ses proches sont comme lui, ils ont développé un égo similaire. ( la fille qui pête un plomb pour un retard même après tout ça, c'est de la gaminerie)

Et on finit donc par un personnage qui accepte sa vie, son overdose d'égo (il se donne quand même au public), et le monde qui l'entoure. Impec'.

Je suis donc finalement pas très étonné que le déroulement scénaristique soit simple, car le propos n'est pas là. Je suis par contre plutôt d'accord avec toi sur le hachage un peu mal venu, ou tout du moins trop facile.

Je suis par contre moins virulent que toi sur l'image, pas par la mise en image mais plutôt par le contenu. Y a un effet de compression des scènes , spatialement , plutôt bienvenu. Le seul moment aéré c'est avec sa fille sur la jetée, donc le malaise psychologique / image est présent, au moins spatialement.

(bon c'est sans doute pas suffisant)

Au final, je suis plus mitigé. Dans ton propos ce qui me gène le plus, c'est :

"que le héros en est vraiment antipathique et exécrable et que, par conséquent, je n'accepte pas que le réal essaie d'en faire un personnage attachant ou tout du moins de nous faire comprendre son point de vue."

J'aurai plutôt dit qu'on s'en fout. Le but était pas de rendre ce mec gentil, c était effectivement de nous faire comprendre son point de vue. Et encore c'était plutôt de nous le faire comprendre tout court. J'aurai plutôt dit qu'il a semblé au réal important de montrer le résultat de tranches de vie qui ne sont pas les nôtres, de manière à ne pas rejeter ce qu'on ne comprend pas à première vue. (simple, mais bon à rappeler)

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Hu hu, les Cahiers n'ont qu'à bien se tenir :(

"J'aurai plutôt dit qu'on s'en fout. Le but était pas de rendre ce mec gentil, c était effectivement de nous faire comprendre son point de vue. Et encore c'était plutôt de nous le faire comprendre tout court. J'aurai plutôt dit qu'il a semblé au réal important de montrer le résultat de tranches de vie qui ne sont pas les nôtres, de manière à ne pas rejeter ce qu'on ne comprend pas à première vue. (simple, mais bon à rappeler)"

Bien, vu, je suis assez d'accord avec ça en fait, mais c'est le principe de la majorité des films :=)

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