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[Lecture] Gilles Leroy - Alabama Song


bunee

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Roman

2007

Mercure de France

ISBN 978-2-7152-2645-6

Ma non méthodologie d'achat pifométrique m'a conduit à lire ce bouquin, tant attirée par le titre qui sonnait bien que par le bandeau flashy (Goncourt 2007 Powered).

A noter que le titre a été piqué à Bertolt Brecht (Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny) avec bien évidemment l'autorisation de la succession de ce dernier.

Je ne vous en dirai pas beaucoup sur l'histoire elle-même, que le quart de couverture retrace très bien (source: site de la maison d'édition):

Les garçons des clubs, les jeunes officiers du mess, je les tiens dans ma main gantée de fil blanc. Je suis Zelda Sayre. La fille du Juge. La future fiancée du futur grand écrivain.

Du jour où je l’ai vu, je n’ai plus cessé d’attendre.

Et d’endurer, pour lui, avec lui, contre lui.

Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, « Belle du Sud », rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du tout New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes…

Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister…

Mêlant avec brio éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand « roman américain ».

Gilles Leroy est l'auteur notamment de Machines à sous (prix Valery Larbaud 1999), L'amant russe (2002) et Grandir (2004) et Champsecret (2005)..

Quant à ce livre, c'est très facile de le définir par la négative: Ce n'est pas la biographie de Zelda. Passez votre chemin si vous souhaitez de l'exactitude - voire de la rigueur - historique et chronologique.

La trame de l'histoire, donc, vous est très bien résumée ci-dessus. Personnellement je trouve que les éléments imaginaires ajoutés à l'histoire sont trop (comment dire?) sentimentaux et qu'un peu de sobriété sur ce point n'aurait pas été nuisible. Je pense ici aux développements consacrés à l'aviateur français.

Voici quelques points:

L'écriture est relevée, sensible, élégante sans être entortillée. J'ai été sidérée par la crédibilité et la texture du récit. Exercice d'autant plus admirable qu'il s'agit ici pour un écrivain homme de se glisser dans l'esprit - non, de faire corps avec l'esprit - d'une héroïne avec le moins de distance possible (cf. l'emploi du "je").

Impressionnée également par la vraisemblance des tourments que subit l'héroïne, un rapport à la réalité, à la déchéance, vraiment très particulier qui trouble le lecteur et le plonge dans la Psyché de Zelda. Parfois quelques tournures peuvent agacer car elles frôlent l'affectation (1), mais ça reste une impression très vague au final.

Conclusion: c'est un très beau livre - étrangement émouvant pour ceux et celles auprès de qui, pour des raisons plus ou moins personnelles, il fera échos et aura une résonance particulière.

(1) Extrait du dictionnaire de l'académie Française - 9ème édition

Affectation n. f. XVIe siècle. Emprunté du latin affectatio, « recherche, poursuite de, prétention à ».

1. Action de feindre certains sentiments, certaines qualités, ou d'en exagérer l'expression. Affectation de sensibilité, de modestie, de piété. Affectation de gaieté, d'indifférence.

2. Façon de parler et d'agir qui s'éloigne du naturel. Mettre de l'affectation dans ses manières. Reprocher à quelqu'un l'affectation de son langage. Parler sans affectation. Par méton. Au pluriel. Manières affectées. Ces affectations sont déplaisantes, ridicules.

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  • 2 semaines après...

Il me semblait bien avoir déja vu ce titre quelque part, Alabama Song, mais en lisant ta chronique je savais bien que ça n'avait rien à voir avec un livre ...

Il s'agit en fait d'un titre des doors, sous titrée "Whisky Bar" et dont je me permets de donner les paroles :

Well, show me the way
To the next whisky bar
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why

Show me the way
To the next whisky bar
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why

For if we don't find
The next whisky bar
I tell you we must die
I tell you we must die
I tell you, I tell you
I tell you we must die

Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why

Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why

Well, show me the way
To the next little girl
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why

Show me the way
To the next little girl
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why

For if we don't find
The next little girl
I tell you we must die
I tell you we must die
I tell you, I tell you
I tell you we must die

Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why

Bon, on voit bien qu'ici en fait c'est l'interprétation qui fait tout, parce que ce n'est pas au niveau des paroles qu'il faut chercher une quelconque grandeur ...

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Il y a aussi une chanson d'anthologie nommée "Sweet Home Alabama" dont on peut voir une interprétation ici :

Mais là, on s'éloigne quelque peu du sujet ^^ (mais impossible de passer à coté de cette chanson si l'on parle de l'alabama)

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