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[lecture]Hubert Selby Junior -- Retour à Brooklyn


black_fett

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Titre original : Requiem for a Dream

Auteur : HUBERT SELBY Jr.

Traduit de l'américain par : Daniel MAUROC

Aux éditions 10/18

ISBN 2-264-03054-2

J'ai dû m'y reprendre à deux fois pour le lire, « s't'pute d'liv', Jim ! ». Les dialogues étant mêlés à la narration à proprement parlé, sans aucune indication aucune, sinon un style propre à l'orateur. Comme les personnages ne parlent pas forcément un langage très puritain, c'est parfois plus ardu à comprendre qu'un politique en extase (si !).

Bon, mais on s'y fait... on finit par parler comme « c'tes culés, putain ! » ; et très rapidement, on s'attache aux protagonistes. A partir de là, on décroche plus, c'est comme la merde, t'crois pouvoir contrôler l'truc, pis en fait tu t'fais baiser Jim ! T'crois qu'tu gères la chose tranquille, sauf qu't'es déjà à crocs ! C'déjà trop tard... faut pas déconner avec la merde...

Vous l'aurez compris, on parle de drogues (de dealers, de camés, de prostitutions...) et de plein de choses bien plus terrifiantes encore.

Terrible... c'est l'adjectif qui colle à la couverture du bouquin. Terrible... du début à la fin... les personnages secondaires... l'ambiance... la Big Apple... la saison (un hiver New-Yorkai)... TOUT est qualifiable de terrible !

L'auteur lui même agit terriblement avec ses protagonistes. Lorsqu'il me restait seulement une ou deux pages à lire, je commençais à envisager les différents scénarios possibles. Tous ceux que j'ai imaginé incluaient la mort des protagonistes. Je ne pouvais pas concevoir autre chose... Et pourtant !

Je cite l'auteur interrogé dans Libé en 83 :

« La terreur ? La plupart de mes personnages sont si terrifiés qu'ils n'en ont même pas conscience. Ils soutiennent le contraire. Ils se composent un personnage du genre : « je n'ai peur de rien » ; ils n'utilisent jamais ces mots-là, mais c'est bien ainsi qu'ils se comportent. Et la pitié ? Eh bien, en ce qui concerne la pitié, je ne sais pas. La chose la plus miséricordieuse qui puisse arriver à certains d'entre eux, c'est de pouvoir mourir. Mais je crois que la pitié... »
Ainsi soit-il ; je suis pitoyable.

Enfin, je me devais de parler de son adaptation cinématographique de Darren Aronofsky (réalisateur de Pi) sous le nom de Requiem for a Dream (le titre original du roman). Ça a plu, à ce qu'il parait... Personnellement, je n'en ai aucun souvenir (plutôt mauvais signe).

Voilà voilà... quoi ? J'ai pas donné d'avis sur le livre ? Bah non... J'en ai pas. Ça m'arrive parfois. Dans ce cas, une seule solution : laisser décanter...

La dernière fois que ça m'est arrivé, c'était pour un film de Gus Van Sant : Last Days. Mais j'ai pas pu le revoir depuis. Mais bon, je m'égare là... ça m'arrive souvent de m'égarer... blablabla...

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J'avais adoré le bouquin, même si effectivement les dialogues sont difficiles à aborder au départ. Par rapport au film (qui m'avait donné envie de lire le bouquin)... le livre est, à mon sens, beaucoup plus noir.

La déchéance de l'intégralité des protagonistes est magistralement programmée et chaque "destinée" s'articule avec l'autre. En fait, entre "Last Exit" et "Retour à Brooklyn", il y a quatre fois le personnage Harry qui, à chaque fois, connaît une déchéance différente.

Comme ouvrages plus récents et qui ont bien marché, il y a "chanson de la neige silencieuse" et "le Saule" .

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J'ai reparlé du film hier, avec ma cinéphile de soeur ; les mots qui lui sont venus : "artificiel" et "complaisant".

Bon ! Personnellement, m'en rappelle toujours pas. A ce demander si je l'ai vraiment vu...

Je ne peux pas avoir adoré le livre. Peut on adorer quelque chose qui vous fait du mal ? Je le détesterai donc, par pur principe.

La plus grosse épaisseur du livre est en réalité très heureuse - si l'on peut dire. Tout s'y passe pour le mieux, des projets aboutissent... c'est si jolie qu'on commence presque à accorder une certaine crédibilité à l'avenir de chacun. Une sorte de Trente Glorieuses - royaume des faux espoirs en soit.

Logiquement, on enchaine sur les Trente Piteuses. La vérité rattrape le rêve ; elle montre son véritable visage, témoin des pires atrocités. Les songes d'autant permettent la survie. Mais la réalité vous rattrape, rendant à la vie un aspect cauchemardesque ; la survie devient alors supplice.

C'est du moins ce que j'ai ressenti à la fermeture de la quatrième de couverture. Inévitablement, j'y ai trouvé quelques similitudes avec ma propre existence... c'est là que ça fait mal.

Par conséquent, je vais me dégoter un truc moins noir que ce bouquin et attendre un bon moment avant de reprendre cet auteur ! ^^

Mais je te remercie pour les "conseils de lecture"... ;)

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