Aller au contenu

[lecture] Murakami Ryû -- bleu presque transparent


bunee

Messages recommandés

titre original -- Kagirinaku tômei ni chikai burû

roman traduit du japonais par Guy Morel et Georges Belmont

Picquier poche

ISBN 2-87730-296-2

Bleu presque transparent est le premier roman de Murakami Ryû, né en 1952. Il a reçu en 1976 le prix Akutagawa, le Goncourt japonais.

(dixit la postface)

J'avais ici eu quelques échos sur le style de l'auteur, notamment par Boba Fett et Xa_chan, à propos de ses autres oeuvres (les bébés de la consigne automatique et miso soup)

Comme l'a d'ailleurs précisé un forumeur à cette occasion, Bleu presque transparent a été adapté au cinéma dans "Tokyo décadence", un film assez trash, flirtant entre Erotisme et délire malsain (cf. imdb)

Personnellement, l'écriture m'a beaucoup fait penser au Retour à Brooklyn d'Hubert Jr Selby (lui aussi adapté au cinéma, par Darren Aronofsky, dans le cultissime Requiem for a dream, avec - et on glisse HS, une musique sublime bande son de Clint Mansell et à ce sujet, et j'en finirai là avec mon hors sujet tendant à s'éterniser, remarquez bien que Darren Aronofsky a fait un autre très bon film, Pi , avec une autre très bonne bande son, de Massive Attack) ou à Push, de Sapphir (Sans que Bleu... ne parvienne à être aussi trash que ce dernier. Sachant que Push, contrairement à Bleu ... et à Retour, est très mal écrit mais c'est un fait exprès comme dans Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes mais on s'éloigne encore du sujet, tsssss)

Plutôt que de roman, je pense qu'on devrait parler de chronique. C'est ici un ensemble d'épisodes, qui se succèdent dans la vie de Ryû, Kei, Okinawa (et autres éphémères se brûlant les ailes avec science et constance).

Ces jeunes personnages, dans un décalage total avec la société encartonnée japonaise de l'époque, alternent épisodes d'orgie, d'ivresses diverses, de trips dangereux, altermoiements sentimentaux qui rappellent que malgré leur acharnement à s'autodétruire, ils gardent foncièrement une âme fragile et enfantine.

Alcool, drogues (du LSD à la mescaline en passant par l'héroïne), sexe et rock'n'roll (en gros) composent l'univers de cette jeunesse décadente, qui n'a rien d'autre à faire que de se perdre dans les brumes de ses propres mensonges.

Fuite effrénée en avant , On patauge dans le sordide tout en regardant les lumières - mais on frôle la complaisance.

Ambivalence de l'écriture qui, malgré la laideur poisseuse de tout ce qui environne les personnages, garde une une tendresse, une fraîcheur presque poëtique. A noter qu'on peut s'interroger sur la dimension autobiographique du roman, notamment au regard de la lettre à lily qui clôt l'oeuvre.

On sort de ce livre comme on sort d'un bad trip, presque nauséeux et content de pouvoir trouver un peu d'air frais.

Lien à poster

[reprise de HS]

lui aussi adapté au cinéma' date=' par Darren Aronofsky, dans le cultissime Requiem for a dream, avec - et on glisse HS, une musique sublime bande son de Clint Mansell et à ce sujet, et j'en finirai là avec mon hors sujet tendant à s'éterniser, remarquez bien que Darren Aronofsky a fait un autre très bon film, Pi , avec une autre très bonne bande son, de Massive Attack)[/quote']

Juste pour approuver le HS...

Bien qu'imparfait (aussi bien le film que la bande son - principalement basée sur un remix Autechre à mon avis), j'ai dû regarder une petite dizaine de fois PI.

[Fin relative du HS]

Quant à Tokyo décadence, je n'ai toujours pas réussi à le voir. :-D

Peut être aurais-je plus de chance avec le livre...

Lien à poster

Un livre "léger" ? Et qu'en avais-tu pensé ? Je veux dire : le trouves-tu "aussi" efficace que ses autres livres, tous plus insalubres les uns que les autres ?

N'est-il pas plus percutant lorsqu'il met "vraiment" mal à l'aise son lecteur, lui ôtant tout sens de la répartie...

Ainsi pris au dépourvu, le lecteur est - en quelque sorte - tout à la merci de Ryû.

J'avoue manquer de ressources, n'ayant pas lu tous ses livres... etc.

Et j'ai bien peur de ne pas en lire d'autres avant longtemps... Les livres s'entassent sur ma table de chevet plus vite qu'ils ne repartent.

Lien à poster
×
×
  • Créer...